Togo: gouvernement de large ouverture, un piège tendu à l’opposition

Les consultations en vue de la formation d’un gouvernement de large ouverture souhaité par le président Faure Gnassingbé est encore d’actualité au Togo. Les tractations se poursuivent actuellement en vue de la formation dans les prochains jours de ce gouvernement.
Selon un sondage réalisé par nos équipes de reportage à Lomé et à l’intérieur du pays, plus de 90% des personnes interrogées se sont montré septiques quant au succès d’une telle expérience.
La majorité n’y voit aucun intérêt si ce n’est une manœuvre de plus orchestrée par le pouvoir Rpt dans le but de discréditer et de fragiliser davantage l’opposition togolaise en prévision aux prochaines échéances électorales. En l’état actuel des choses, un gouvernement d’ouverture, fut-il large ou étroit n’a pas lieu d’être. Le vainqueurs

de l’élection du 4 mars devrait s’atteler à mettre en œuvre son programme de société, quitte à répondre seul des ses œuvres devant les électeurs le moment venu.
L’idée de gouvernement d’ouverture que brandit avec tant de véhémence le camp au pouvoir n’est certainement pas paré de bonne intentions. La réponse à une question simple suffit pour le comprendre : à qui attribuera-t-on un éventuel et probable bilan catastrophique du prochain quinquennat de Faure dès lors que l’opposition aurait contribué activement à sa mise en œuvre? La perspective d’un gouvernement d’ouverture est ni plus ni moins un piège soigneusement tendue dans lequel l’opposition devrait éviter de se laisser tomber, de peur qu’elle ne s’en remettent plus jamais. A en croire une source digne de fois, «tout est soigneusement planifié de façon à pousser habilement les ministres de l’opposition à l’échec dans leurs missions, avec pour finalité d’exposer les limites, quoi qu’artificielles de l’adversaire, de démontrer au peuple qu’entre gouverner et critiquer l’action gouvernemental, il y a une grande marge et que par conséquent, le seul parti suffisamment mur, efficace, et doté de compétences nécessaires pour présider aux destinées des Togolais reste le Rpt.»
Ne nous leurrons point. Tous ceux qui accepteront de représenter leur parti dans le gouvernement fantoche de Hungbo, à moins de le faire uniquement dans le but de servir leurs intérêts égoïstes, ne contribueront en rien à l’amélioration du vécu des populations et à l’enracinement véritable des valeurs démocratiques au Togo. Ce serait plutôt une façon d’offrir le flanc à un adversaire qui n’en demande pas mieux pour asseoir pour longtemps encore son règne et perpétuer la dynastie d’un clan. L’opposition devraient comprendre qu’il n’y a pas qu’en rentrant au gouvernement qu’on peut servir son peuple. Elle gagnerait à régler les malentendus internes et à réfléchir aux stratégies efficaces à mettre en œuvre pour les futurs échéances électorales.

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