Lutte contre le terrorisme : Le Président Faure montre le chemin

Présidant un débat sur le thème du terrorisme en Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, le Président togolais Faure Gnassingbe a montré la voie à suivre pour venir à bout de ce fléau qui « frappe tous les jours des centaines d’innocents et endeuille des populations entières et son spectre hante le continent africain ». La bande sahélo-saharienne, qui traverse l’Afrique d’Est en Ouest constitue un terreau fertile pour le terrorisme par le fait du faible niveau de développement des pays.
Dans un discours émouvant,
le résident togolais énonce deux pistes dans la lutte qui va de la combinaison des questions de sécurité avec celles du développement et de la promotion des droits de l’homme à l’adoption d’une approche globale de lutte contre le phénomène. Ainsi, selon le Président Faure Gnassingbe, « il conviendra d’aider notamment à :

• une meilleure gouvernance, impliquant une justice effective, la volonté de lancer des mandats d’arrêt contre les responsables d’exactions, une meilleure redistribution des richesses.

• lutter contre le chômage des jeunes. Nous sommes tous conscients que le chômage de longue durée des jeunes est une bombe à retardement. Nous devons, sans doute, engager aussi un certain nombre de débats comme la question de l’hyperconcentration des grandes villes, voire les questions démographiques.

• un meilleur contrôle des transferts des armes conventionnelles à l’intérieur du continent. Depuis le printemps arabe, on assiste à une prolifération d’armes légères et de petit calibre. La transparence de tout contrat d’armement devrait être confirmée par une Autorité compétente africaine ;

• un meilleur contrôle aux frontières. Suite au conflit au Mali, de nouvelles routes, pour assurer le transit de la cocaïne, sont déjà en train de s’ouvrir, selon le criminologue français Xavier Raufer, par certains pays de l’Afrique Centrale, de la Région des grands Lacs ou par la Libye.

• une approche régionale pour pallier à tout risque de « migration terroriste » notamment au Mali du fait de l’opération Serval. Il faut savoir que la guerre au Mali n’est pas sans conséquences. Bamako, Ouagadougou et Niamey ont déjà été cités par le Mujao comme cibles potentielles d’attentat ;

• une plus grande implication du continent africain dans le débat international sur le terrorisme et une gestion mondiale de ce fléau ;

• une plus étroite coordination entre les pays africains, comme entre l’Afrique et ses partenaires internationaux ;

• une prise en charge, par les pays africains, et les organisations régionales de la lutte contre le terrorisme sur leur territoire. A cet égard, je tiens à féliciter le remarquable travail effectué par l’Union Africaine, qui lors de sa réunion ministérielle du 17 mars 2013, a pris un certain nombre de décisions allant dans la bonne direction, comme le renforcement de la sécurité aux frontières, l’échange de renseignements, les capacités nationales à travers l’échange d’expériences, la formation et l’équipement.

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