Togo : Aimé Gogué récuse la démarche du Frac
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entre le pouvoir et le front. Selon l’entendement des leaders du Frac, les diplomates se chargeront de négocier un cadre de dialogue entre l’opposition contestataire et le pouvoir en place. En sorte, un autre accord politique semblable à celui déjà conclu avec le leader de l’Ufc, Gilchrist Olympio.
Bien que cette démarche, à terme, vise à libérer les initiateurs des marches hebdomadaires de la lourde corvée que constitue la contestation des résultats de l’élection présidentielle et à trouver une porte de sortie honorable, le président du parti ADDI affiche un désaccord. Cette désapprobation serait motivée par un calcul politique sur lequel ADDI fonde tout son espoir pour s’affirmer sur la scène politique.
Aimé Gogué confie que la crise à l’Ufc et l’incapacité de Jean Pierre Fabre à se prévaloir de ce parti , représentent une rampe dont il faut se servir pour se propulser. C’est l’une des raisons qui le pousse à vouloir que les marches hebdomadaires se poursuivent, avec leur cortège de répression. Ainsi, lorsque les forces de l’ordre tenteraient d’empêcher la manifestation pour laquelle ADDI a formulé une demande officielle aux autorités, ce serait une publicité pour la petite formation politique du leader « underground » qu’a toujours été Aimé Gogue.
C’est une manie depuis toujours au Togo. Chaque formation politique cherche à bâtir sa renommée sur les ruines des autres. Aussi bien pour l’Ufc que pour les autres partis dits de l’opposition, la lutte politique n’a jamais consisté à évincer les Gnassingbe du pouvoir mais plutôt à pousser le compagnon de lutte dans le camp de l’adversaire, avec pour dessein inavoué de s’arroger le titre de « principale force de l’opposition ». Dans le même registre, Agbeyomé a vainement tenté de récupérer la popularité de l’Ufc, malgré ses apparitions aux côtés des ex lieutenants de Gilchrist et les déclarations surréalistes à plaire aux vandales.