Togo:quand des leaders préfèrent la carrière d’opposant

Le processus de démocratisation amorcé depuis les années 90, continue de balbutier dans la plupart des pays en Afrique. Les Etats africains ont chacun expérimenté une stratégie pour asseoir cette démocratie. Certains comme le Ghana, le Bénin, le Maroc, le Sénégal sont passés par des sentiers doux; d’autres à l’instar du Mali, du Libéria, de la Sierra Léone ont connu une transition douloureuse. Où placerez- vous le Togo ?
Le Togo a été depuis la colonisation, un pays atypique. Après la Baule, il vous en souvient, la pléthore d’opportunistes, amassées dans la grande salle du palais des congrès de Lomé. Ne dit-on pas souvent que le diable règne dans le trouble et là où il y a confusion ? C’est ainsi qu’au lieu de jeter les fondamentaux du droit et des libertés, socles incontestables de la démocratie, l’intelligentsia togolaise composée d’éminents juristes, médecins universitaires et autres s’est mue en jurée pour condamner, sans jamais diagnostiquer le mal.Lorsqu’on parle de démocratie, beaucoup pensent à la fréquence des alternances à la tête des Etats. Au Togo, Edem Kodjo, Léopold Gnininvi, Agboyibo Yaovi, Joseph Koffigoh, Zeus Ajavo, Djovi Gally, Antoine Folly, Claude Améganvi, Jean Dégli, Eloi Koussao, Eliot Ohin, Massémé, Isidore Latzoo…avaient jubilé en 1991 car, le pouvoir était à porté de main. Seulement, ils voulaient tous s’asseoir dans le seul fauteuil qu’occupait Eyadema. Ainsi les coups bas, la traîtrise, le manque de vision et la surdité face au message du peuple ont entraîné ces pseudo leaders à conduire les Togolais au bord du gouffre, de la misère.

Heureusement, certains ont compris le véritable combat.Dès lors, ils se sont enjoints au pouvoir en place pour aider à la consolidation de la démocratie ; ils ont fini par comprendre que démocratie ne rime pas forcément avec alternance. Et même s’il en était un critère de démocratie, le Togo vit un nouveau rêve depuis 2005.Faure Gnassingbé impulse depuis son arrivé au pouvoir, une dynamique jamais entreprise depuis 1989. En effet, dès 2005, Faure a entamé d’importantes réformes, au plan administratif, constitutionnel, institutionnel et financier. Ces réformes saluées par l’ensemble de la communauté internationale, notamment les partenaires en développement de ce pays sont des gages incontestables de renouveau. Ce qui est flagrant au Togo, c’est l’assainissement des finances publiques ; cet assainissement a d’ailleurs conduit rapidement ce le Togo au point d’achèvement de l’initiative pays pauvre très endetté (PPTE).Au Togo, le malheur est que ceux qui s’opposent au pouvoir en place sont de mauvaise foie. Jamais opposant togolais n’a proposé un projet pour changer la vie de ce peuple. C’est facile de critiquer, mais c’est mieux de proposer. Mis à part les protestations stériles et non objectives, l’opposition togolaise n’est que de nom.

Longtemps incarnée par l’Union des forces de changement (Ufc), l’opposition togolaise a passé plus de vingt ans à meurtrir les populations par

saradicalisation aveugle. Jamais l’Ufc n’a accepté entrer au gouvernement ; car pour lui, travailler aux côté du pouvoir, c’est trahir le peuple, comme si le peuple les avait investi d’une quelconque mission. Le Comité d’action pour le renouveau (Car) et la Cdpa ont plusieurs fois fait l’expérience du pouvoir et ce fut louable. Aujourd’hui, l’Ufc a changé de fusil d’épaule ; Gilchrist Olympio a compris que le problème des Togolais, ce n’est pas la personne qui se trouve à la tête du pays, mais le changement dans la gestion des affaires de l’Etat, la bonne redistribution des richesses et les libertés fondamentales. Depuis lors, les choses se passent au mieux ; la confiance existe et c’est d’une seule voix que l’opposant historique et Faure parlent au grand bonheur des Togolais. Jean Pierre Fabre en créant l’Anc, commet l’erreur que Gilchrist regrette aujourd’hui. Pour preuve, la diminution de ses soutiens. Il ne suffit pas de brailler à longueur de journée « changement milédji » et « Hohoa né yi », entendez par là « nous voulons le changement » et « que l’ancien parte », pour faire du bien à ses concitoyens.
On ne se lassera jamais assez de dire que pour le bonheur de son pays, on n’est pas obligé d’être à la tête de l’Etat. Que peut faire pour un pays, un député, qui ne sait pourquoi il est au parlement ? Que peut-il alors qu’il a passé plus de cinq années au parlement sans jamais proposer le plus petit projet ? Ne peut-on pas être utile en entrant dans un gouvernement ? Qu’y a-t-il de diabolique, quand on travail avec un adversaire, afin d’améliorer la vie de ses concitoyens ?
Il n’y a qu’en Afrique que des adversaires politiques ne veuillent pas s’entendre pour le bonheur de leurs peuples. En Allemagne, en Grande Bretagne, en France et même ici, les formations politiques s’entendent et s’accordent lorsqu’il s’agit de l’intérêt national.
Espérons que les Togolais que nous aimons et respectons copient le mieux qui se fait ailleurs. Messieurs et dames cessez donc de faire carrière dans l’opposition !

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