Côte d’ivoire : Gbagbo peut-il ignorer la communauté internationale ?

La situation sociopolitique ivoirienne, au lendemain de la présidentielle, suscite de grandes inquiétudes. Alors que Laurent Gbagbo, soutenu par l’armée s’accroche obstinément au pouvoir, les pressions internationales fusent tous azimuts pour qu’il cède le fauteuil à son adversaire Alasane Dramane Ouattara, vainqueur du deuxième tour.
La Côte d’Ivoire, véritable stimulateur économique de l’ouest africain francophone est entrain de sombrer à cause de l’obstination aveuglante et suicidaire de son Président sortant, aujourd’hui considéré par la communauté internationale comme un paria, un frein à la démocratie.
L’analyse du comportement de Laurent Gbagbo au lendemain du second tour oblige à s’interroger sur sa réelle motivation à accepter les élections alors qu’il savait que la partie nord du pays échappait à son contrôle.
Il est vrai que dans les divers accords conclus pour assurer une bonne tenue des élections en Côte d’Ivoire, la question de désarmement était une préoccupation du camp Gbagbo.

Selon ses partisans, la zone contrôlée par les rebelles des Forces Nouvelles ne connaîtra jamais une élection pluraliste et libre, tant que les rebelles continueraient d’y dicter leur loi. C’est fort de ce motif que Gbagbo et ses amis se sont évertués à invalider les résultats de la présidentielle au nord, privant du coup Ouattara de sa victoire.
Mais, ce que le camp Gbagbo feint d’ignorer, c’est que les FDS favorables au pouvoir ont pu aussi influencer significativement les résultats en faveur de Gbagbo au sud, sans pour autant que ces résultats ne soient invalidés. Il ne faut pas perdre de vue que l’obstination actuelle de Gbagbo à s’accrocher au pouvoir est le résultat du soutient des FDS. Mais pour combien de temps encore ?
En effet, il est très peut probable que Gbagbo tienne longtemps, même si son entourage tente de faire croire qu’il contrôle la situation. Acculés de toute part, Gbagbo et ses amis sont sous la menace de graves sanctions internationales. Gbagbo n’est plus l’homme de la Côte d’Ivoire pour les cinq prochaines années. Il n’y parviendra jamais sous embargo diplomatique, politique et économique. Gbagbo en est certainement conscient. Cependant, l’intérêt des populations ivoiriennes compte peu à ses yeux.
Le maintient de ce pseudo “démocrate“ à la tête de l’Etat ivoirien constituera certainement un fâcheux précédent pour l’Afrique qui est en quête d’une démocratie réelle. Il faut décourager ces dictateurs qui se cachent sous des mentaux de nationalistes.
L’heure n’est plus pour des partages de pouvoir. Les Etats ne sont pas des gâteaux. La communauté internationale a le devoir et l’obligation de donner un coup de frein à ces ruses qui ne font qu’enfoncer l’Afrique. Pendant longtemps, les dictateurs africains ont brandi la logique de “l’arbre à palabre “ pour se maintenir au pouvoir. L’usurpation du pouvoir doit être bannie et le ton doit être donné en Côte d’Ivoire. Le monde libre doit donner une réponse claire à Gbagbo : son départ.

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