Commémoration du 23 septembre: sous quel signe ?

Demain encore, les togolais commémoreront les 24 ans de l’agression terroriste du 23 septembre 1986. Mais seulement, cette fois ci, l’évènement pourra être marqué d’un autre sceau. Depuis 1986, les dirigeants togolais ont toujours martelé à tout vent que l’attaque du 23 septembre 1986 est une œuvre de l’opposant togolais Gilchrist Olympio. Dès lors, une véritable chasse à l’homme fut lancée contre cet homme. Mais en la faveur de l’amnistie dû au vent de l’est et à l’Accord Politique Global (APG), Gilchrist Olympio retrouve le Togo.

Depuis le fameux accord du 26 mai 2010, Gilchrist est devenu un des acteurs incontournables de la scène politique togolaise. Il est désormais un allié du régime qu’il a combattu depuis la nuit des temps, même après la mort de son ennemi à abattre, Gnassingbé Eyadéma. A l’aube de cette commémoration, plus d’un togolais se demandent sous quel signe les dépôts de gerbes se feront demain ?

Alors qu’une faction de l’Ufc, conduite par Jean Pierre Fabre critique le rapprochement entre son leader charismatique et le Rpt, la commémoration de l’évènement demain, devrait servir d’occasion à Gilchrist et à Faure Gnassingbé

de montrer au monde entier, l’amorce de la réconciliation nationale.

Un mot d’apaisement et de pardon de Gilchrist à la cérémonie de demain à l’endroit des familles des victimes de l’agression de 1986, serait un pas décisif vers le succès de la mission assignée à Mgr Nicodème Barrigah, président de la Commission vérité, justice et réconciliation (Cvjr). Il y a cependant lieu de se demander si les deux personnalités, principaux protagonistes de la crise qui mine la société togolaise depuis plusieurs décennies, sauront relever ce défi déterminant pour une réconciliation véritable et sincère des fils et filles de la terre de nos aïeux.